Quand on découvre un nouveau pays, on ne peut s’empêcher de comparer avec ce qu’on connait. Voilà les premières différences que j’ai relevées !
Sécurité :
Une copine me parlait sur Facebook, ça faisait une semaine que j’étais à Montréal. Elle me demandait si c’est aussi bien qu’on le dit, et je lui ai directement répondu qu’ici, je ne me faisais pas emmerder dans la rue. Après coup, ça m’a paru dingue que ce soit la première chose qui me soit venue à l’esprit. Mais c’est vrai que chez moi, il est vraiment hyper rare que je fasse un trajet d’un point A à un point B dans la rue sans entendre au moins un « bonsoir » susurré par un mec lambda que j’ai eu le malheur de croiser. Alors qu’ici, rien. J’ai rencontré un couple de Français, venu rendre visite à leur fils en PVT. On a juste fait 100m ensemble jusqu’au métro, il était environ 22h, et la mère me demande si je n’ai pas peur « une fille seule, le soir, comme ça ». J’ai dit « ben non », et son fils a ajouté « ici, ya pas de raison ! » en rigolant.
Lors d’une soirée, une Parisienne me racontait même qu’à leur arrivée (avec son mec), ils avaient retiré une grosse somme d’argent à un ATM, et apparemment, ils l’avaient faite tomber par terre. Ils ne s’en sont rendu compte que lorsque qu’une personne les a ramassé pour leur rendre… Les homos se promènent sans se cacher, main dans la main. Il y a des exceptions certes, comme partout, on n’est pas au pays des bisounours non plus. Je suppose que les gens ont tout de même leurs opinions, c’est juste qu’ils font pas chier les autres avec. Dans l’ensemble, on se sent quand même bien.
SDF :
Les seules personnes qui peuvent faire chier, ce sont les SDF. Toujours à demander « du change », une fois en français, une fois en anglais, à te secouer leur gobelet avec un fond de monnaie sous le nez. Ils t’ouvrent les portes (à la sortie du métro, d’un magasin, d’un mcdo, …) et te tendent leur gobelet. Je me rends compte que ce que j’écris là ne reflète pas bien le fond de ma pensée… Disons juste que j’ai l’habitude de croiser des sans-abris chez nous, il m’arrive de discuter avec certains d’entre eux et de leur donner quelque chose. Mais malgré ça, je trouve qu’ici, il y en a vraiment beaucoup et ils sont très « présents ». Et pourtant, c’est pas les jobines qui manquent par ici. Ya même des magasins qui proposent d’aider à la réinsertion dans le monde du travail. Donc j’ai un peu l’impression qu’ils ne tiennent pas tellement à s’en sortir.
Relations :
J’ai rencontré un québécois de 55 ans dans le bus qui nous menait de l’aéroport au centre-ville. On a beaucoup parlé sur la bonne demi-heure de trajet. Nous sommes descendus au même arrêt, il m’a accompagnée jusqu’au métro, m’a montré la direction à prendre, et… « allez, bye ! ». Ça m’a un peu déroutée. Pas que j’espérais qu’on devienne les meilleurs amis du monde, non. Mais bon, il m’a raconté sa vie pendant le trajet, m’a parlé du Québec, et d’un tas de choses… Il me semble que chez nous, on aurait proposé de rester en contact. Peut-être sans réelle intention de le faire, mais genre par politesse.
En sortant du métro, j’ai regardé mon petit plan pour situer l’appart’. Un jeune homme est venu me proposer son aide directement. Gros accent français, mais il vivait là depuis 9 ans. On a parlé juste 5 min le temps que je me repère et que je retrouve le courage de trimballer ma valise, et au moment où j’ai voulu me remettre en route, il m’a proposé de prendre son numéro « au cas où ». J’ai refusé mais bon, il a proposé. Ça me confirmait donc un peu mon impression précédente. Quelques jours plus tard, un mec m’a dit « les Québécois sont ouverts, mais pas sociables, tandis que nous (et il parlait des Français) on est sociables, mais pas ouverts ». Subtile ! Mais pourtant juste.

